samedi 31 décembre 2016

30 décembre

En échange de la séance d'aquagym, la chef machino nous propose une séance de stretching à 18h, après le boulot. Chacun dispense son savoir, Charlotte m'a montré des enchaînements de tai chi et je lui ai montré des exercices d'haptonomie. 

Ce matin le chef cuisinier (surnommé Titi) nous a enfin dévoilé la fabrication de sa tarte Tatin. Il la fait aussi avec des fruits exotiques.

29 décembre

À 7h30 ce matin je nageais déjà dans la piscine. Poussée par une intuition, je suis allée vérifier.  Elle a dû être remplie très tôt. Très bonne, à 24º, bien salée, de l'eau de mer quoi ! Quel étrange sentiment de nager dans un cargo avec l'eau qui gite doucement à droite et à gauche, en regardant le soleil scintiller sur la mer. Grand beau temps, il faut se protéger.

Hier soir nous avons enfin pu voir les étoiles, la voie lactée,Vénus, Orion, Cassiopée et tant d'autres.

Quel étrange sentiment aussi de faire du repassage au milieu de l'Atlantique ! Nous avons accès aux machines à laver et sèche linge. Nous sommes comme des coqs en pâte.

28 décembre

Ce matin la piscine a été nettoyée. Hmm hmm, la douceur des tropiques approche.


J'ai remplacé la salle sport par une marche jusqu'à l'avant, toujours aussi étonnant le silence qui règne là- bas. Mais les marins bossent aussi, le temps le permettant, ça soude, ça graisse, ça nettoie tout le long de la coursive et même à l'avant. 

Voici une mosaïque de vues de mer et ciels :

mercredi 28 décembre 2016

27 décembre


Cette nuit vers 3h tout a valdingué dans ma cabine, la houle arrive par l'arrière, le cargo est secoué comme un voilier, mais au ralenti. Heureusement nous sommes amarinés, finies les nausées !

Par contre il faut se tenir dans tout déplacement,  surtout dans les escaliers. Dans les couloirs il m'arrive de courir, emportée par la bascule !

lundi 26 décembre 2016

26 décembre

Ce matin il pleut à torrent sur mon hublot avant, on traverse un grain. Hier dans l'après midi j'ai pu marcher jusqu'à l'avant du bateau en suivant une coursive extérieure le long des conteneurs. Ce qui frappe sur la plate forme avant, c'est le silence, pas de bruits de moteur ou de clim, juste la mer qui défile contre la coque.

Le Fort St Marie ne fait pas plus de 17 noeuds (enrivon 30 km/h) par soucis d'économie. Il possède trois grues à bord pour décharger dans les ports d'Amérique Centrale qui n'en ont pas (comme à San Tomas au Guatémala).
 

24 décembre (soirée)

D'abord le champagne dans notre salon avec l'équipage au complet. Charlotte (elle est alto dans une chorale) et moi avons chanté un chant de Noël en anglais, puis deux chansons avec la guitare.

Avant de passer à table,  j'ai vu l'éclat d'un phare à bâbord, l'île Flores aux Açores (3 éclats blancs).

Grande tablée  avec le commandant : on nous sert du foie gras, des langoustines, du homard en entrée, puis chapon aux girolles, bûche aux trois chocolat, le tout arrosé de blanc et de rouge. Le commandant a raconté ses déboires avec quelques voiliers rencontrés sur sa route. Il a parlé aussi de la méconnaissance des Français concernant la marine marchande qui occupe pourtant 80 % des métiers de la mer.

Puis nous avons chanté des chansons de marins dans son salon et d'autres chansons avec les Philippins : je n'ai plus de voix ! Sur "Let it be", Charlotte et moi avons fait exploser le score, 99, et battu celui du chef cuisiner...qui nous a menacées de nous priver de dessert demain midi (omelette norvégienne) !

Le bateau est bien stable maintenant mais parait il que la houle va à nouveau le secouer en tangage, peut être serons nous mieux amarinés...?

samedi 24 décembre 2016

24 décembre

C'est Noël et me voilà au milieu de l'Atlantique, du côté des Açores, dans un « bus », comme dit la capitaine en second, un bus qui arrivera à une heure précise à Kingston, en passant entre Cuba et la République dominicaine.


La vie à bord est bien agréable, une fois passés les états nauséeux. On se fait servir, on dort beaucoup, on discute, on fait de la musique. Ce soir Charlotte et moi allons chanter ensemble trois chansons, deux en anglais, une en espagnol. Le salon des passagers a été spécialement décoré par les Philippins qui sont très doués pour transformer des serviettes en toute sorte de formes.

23 décembre

Toute petite et ramassée dans son bleu de travail, casquette et hauts parleurs sur les oreilles, la chef machiniste nous a fait visiter la salle des machines au pas de course. Le bruit et la chaleur, la propreté, tout surprend, et des machines de toutes formes en plusieurs exemplaires, des mécanos affairés à l'atelier avec des fers à souder et des perceuses à étincelles. Pierre aurait adoré cette ambiance. Nous avons suivi la chef jusqu'à l'avant du bateau en restant à l'intérieur,  puis jusqu'à l'arrière où on a pu voir le jour.

22 décembre

Bonne nuit malgré la houle qui est un peu en travers, on s'habitue peu à peu.

Après le petit dej', le chef cuisto nous a fait visiter la "cambuse", les réserves et chambres froides. Dans le salon du personnel de cuisine j ai vu qu il y avait une guitare...

Ce matin j'ai pu travailler à mon bureau sur Asturias.

C'est le grand confort d'être à bord d'un cargo même si j'ai aussi des scrupules : quelle est la taxe carbone de ce voyage ? Par rapport à l'avion ? En tout cas nous passagers, nous profitons d'un trajet commercial.

Les Philippins qui servent à table nous ont fabriqué des roses en papier, que pour les femmes !
Ce soir le commandant nous invite dans son salon pour l'apéro, wouah c'est la fête ! Mais d'abord une petite sieste pour faire passer ce très bon déjeuner, magret de canard, gratin dauphinois,  crumble aux pommes (mon régime végétarien en prend un coup).

21 décembre


Très bonne nuit, petit dej' à 8h30, le jour se lève sur un ciel gris, la mer est calme.

A 10h nous écoutons les instructions de la capitaine en second  en cas d'urgence et nous aurons même un exercice cet aprem avec les combinaisons de survie.

J'apprends qu'internet est possible et payant (en dollars cash). J'apprends aussi que sur les 29 membres d'équipage, dix sont Français, dont le commandant.

Charlotte et Bernard, les Suisses sont charmants, ils sont à la retraite depuis peu et travaillaient dans le social, pour les enfants, comme moi !

Depuis midi le bateau bouge de plus en plus : tangage + roulis. J'hésite à avoir mal au cœur... Une petite sieste et je sens que mon déjeuner va rester en place. Lovée en position fœtale dans le ventre du cargo je suis bercée en douceur.

20 décembre

Le Havre, zone portuaire

Xavier, président de notre association de voile à Dieppe,  m'a accompagnée jusque devant l'énorme porte-conteneur bleu marine, Fort Sainte Marie (197 mètres de long).


Très vite j'ai disparu dans les entrailles du cargo. Les membres de l'équipage, tous philippins, m'ont accueillie en anglais, tous adorables. L'un d'eux, le steward Albin, m'a fait visiter toutes les salles et les salons pour passagers. J'ai fait la connaissance d un couple suisse qui va en Colombie, ils ont embarqué à Hambourg.  Je m'installe dans ma belle cabine en attendant le départ vers 21h. Par les hublots  je vois le ballet incessant du chargement des conteneurs. C'est le cœur de la mondialisation.

dimanche 18 décembre 2016

Départ en mer

J-2 avant mon départ pour le Guatemala en cargo, depuis Le Havre.

Est-ce l'excitation avant le départ ? ma tension augmente...
ou alors le contrecoup des vaccins (fièvre jaune et grippe)
Le séjour au Guatemala est difficile à organiser à cause des dates aléatoires d'arrivée
du cargo.
35 ans après avoir traversé l'Atlantique en voilier,  je recommence, dans des conditions bien plus confortables pour mes rhumatismes.
30 ans après avoir étudié la littérature latino-américaine à la fac, en particulier un auteur du Guatemala, me voilà embarquée dans un projet qui allie à la fois l'aventure et la culture. L'aventure, la culture et la contemplation.